Roman : Barjavel : Le voyageur imprudent / Le Diable l'emporte / Ravage / ...




Barjavel nous dit, comme dans "Ravage", "Le voyageur imprudent", "La nuit des temps", "Le grand secret", que l’amour sera peut-être le remède à tout. Avec poésie, il nous raconte une belle histoire d’amour, que lui seul sait raconter, une histoire impossible, un déchirement parfois, mais qui saura vaincre tous les obstacles, même la mort.

Un beau roman, parfois un témoignage déguisé, sur la vie, la mort d’un petit être né il y a quelques centaines de milliers d’années : l’homme.

Le voyageur imprudent

«Mon premier voyage après l'accident me ramena au lieu même où il s'était produit. Sous la coupole, dans la lumière des champignons, les débris de chair de mon maître mettaient leurs taches sombres sur l'or roux de la chevelure de la tête coupée. L'expression de celle-ci n'avait pas changé. Les yeux clos, les lèvres enfin calmées esquissaient un sourire de paix totale.»

Le Diable l'emporte



Paris, après la GM2 (la guerre de 1939-1945), le monde sort traumatisé par l’avènement de la puissance dévastatrice de la bombe nucléaire sur Hiroshima, mais en même temps, cette formidable puissance peut être canalisée pour être utilisée dans la vie de tous les jours. C’est ainsi que l’énergie nucléaire entre dans les foyers du monde entier et que la technologie se développe vitesse grand V.

C’est dans ce Paris que vit la famille de Irène et Aline, pendant que M. Gé, multimilliardaire sent une autre menace se profiler à l’horizon, un horrible pressentiment...

Ravage


Ravage présente le naufrage d'une société mécanisée, dans laquelle, un jour, l'électricité vient à disparaître et plus aucune machine ne peut fonctionner. Les habitants, anéantis par la soudaineté de la catastrophe, sombrent dans le chaos, privés d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement. Un thème typique de la science-fiction post-apocalyptique, brossant le portrait de la fin de l'humanité technologique.

Un étudiant en chimie agricole, François Deschamps, décide avec quelques autres personnes, de quitter Paris, mégalopole de vingt-cinq millions d'habitants, en proie au chaos et aux flammes pour retrouver son village d'enfance en Provence. Il espère pouvoir y reprendre une vie normale mais paysanne... Le chemin est cependant long et difficile, pour ceux qui n'ont jamais connu autre chose que le confort qu'offrent la technologie et la science.

La nuit des temps





Des expéditions scientifiques françaises révèlent en Antarctique un signal émis par un émetteur provenant de la profondeur des glaces. Ils décident d’entreprendre des fouilles afin de découvrir d’où vient ce signal.

Ils découvrent les ruines d'une vieille civilisation et les scientifiques du monde entier affluent vers le site pour aider à explorer et comprendre.

La planète entière assiste à l'exploration via la télévision satellite à couverture mondiale. Les explorateurs découvrent une sphère ovoïde en or dans laquelle se trouvent en état de biostase les corps nus d’un homme et d’une femme dont la tête est recouverte d’un casque d’or masquant leur visage.

Simon, médecin faisant partie de l’expédition scientifique, décide avec ses collègues de procéder au réveil des corps, mais en commençant par celui de la femme, car les scientifiques tâtonnent sur la méthode de réveil, et le corps de l'homme montre des traces de brulures sur le torse.

Le grand secret


Le Grand Secret, c’est l’histoire d’un couple séparé par un extraordinaire événement, puis réuni dans des circonstances que jamais un homme et une femme n’ont connues. C’est aussi l’histoire d’un mystère qui depuis 1955 a réuni, à l’insu de tous, dans une angoisse commune, au-delà des oppositions, des idéologies et des impérialismes, les chefs des plus grandes nations. C’est ce « grand secret » qui a mis fin à la guerre froide, qui a été la cause de l’assassinat de Kennedy, qui rend compréhensible le comportement de De Gaulle en mai 1968, qui a rendu indispensable les voyages de Nixon à Moscou et à Pékin. Il n’a rien à voir avec la guerre ou la bombe H. C’est le secret de la plus grande peur et du plus grand espoir du monde.

Quelques mots sur l'auteur :

Le traumatisme.

Barjavel, qui écrit ce roman en 1948-1949, sort de la grande guerre, celle de toutes les horreurs : les camps, la bombe atomique, on n’était jamais allé aussi loin dans la culture du mal, jusqu’à ce moment là. L’énergie atomique est vraiment effrayante : elle peut tuer 100.000 hommes à elle seule. Alors imaginer de développer des bombes plus puissantes permettrait à l’homme de rayer toute vie sur Terre en un claquement de doigts. A l’instar de Ravage, Barjavel soutient que la vie, la vraie, n’est pas dans la technologie, qui risque de perdre l’homme. Il a foi en l’homme terre à terre, ayant une vue certes plus simple mais plus saine : le paysan. Ce dernier est vraiment l’homme qui a la tête aux choses essentielles : cultiver la terre, se marier, avoir des enfants, et ne pas se soucier, de rêver à aller dans les étoiles, ou créer des armes technologiques. Le travail, source de satisfaction.

C’est sa vision, un retour aux choses plus terre à terre, difficiles à concevoir aujourd’hui, avec toute la technologie qui nous entoure, le fait que vous puissiez lire ce texte, alors que plusieurs milliers de kilomètres nous séparent. Mais il a vécu la guerre, il a vu ce que les hommes sont capables de faire, du mal qu’ils peuvent s’infliger pour conquérir une parcelle de terre. Une vision bien pessimiste.

Le visionnaire.

J’ai été bien surpris que l’auteur ait imaginé tant d’applications technologiques, du seul fait de l’énergie nucléaire et la notion de pile atomique. Notamment : la recherche génétique et les OGM. Toujours dans un soucis de se rapporter à l’agriculture, j’ai trouvé très réaliste les cultures de légumes modifiés pour arriver à maturité en quelques jours, la modification des animaux pour une croissance accélérée.

L’homme.

Pessimiste, Barjavel nous rappelle qu’il ne faut pas jouer à Dieu, que l’on est plus proche du Diable à jouer ainsi avec la génétique, le nucléaire, la technologie, sans vision éthique à long terme. N’a t-on pas cloné une brebis ? Les OGM sont ils vraiment propres à la consommation ? Aujourd’hui encore, l’homme joue.