Film : 4h44 dernier jour sur terre

En ce mois de décembre, marqué par l’apocalypse prochaine, le nouveau film d’Abel Ferrara trouve enfin une distribution en salle. Dans les cartons depuis plus d’un an (il avait été projeté à la Mostra de Venise en 2011), 4h44, Dernier jour sur Terre sort le 19 décembre, soit, selon les mayas, le dernier mercredi avant la fin du monde prévue le 21.
Dans cette apocalypse, new-yorkaise évidemment (Ferrara étant fortement lié à cette ville comme Woody Allen en son temps), le réalisateur reprend le motif d’une cellule familiale en proie à l’attente de la fin de notre monde, un couple dans le cas présent. Comme pour Melancholia, l’humanité connaît le noir destin qui l’attend et le couple que l’on suit décide de passer ces dernières heures ensemble à peindre et faire l’amour.
Toutefois à la différence de Von Trier, dont les protagonistes étaient coupés du monde, Ferrara les connecte à leurs congénères, via des écrans. Télévision en fond constant (permettant de suivre les réactions internationales face à la fin toute proche), Skype sur les ordinateurs, la Terre attend sa fin en mondiovision.
S’il n’y a pas de Dieu tutélaire qui fomente l’apocalypse du haut de son bureau divin, la spiritualité baigne le film. Comme la sexualité, la drogue, les bavardages, autres ingrédients traditionnels des films de Ferrara, ici magnifiés par l’urgence de la situation. Vaut-il mieux se faire un dernier shoot pour assister au grand barnum ou jouir une ultime fois?
L’apocalypse selon Ferrara propose l’hédonisme pour attendre 4h44. Sans aller jusqu’à montrer l’explosion de la Terre, le metteur en scène fait monter l’appréhension à coup d’orages électriques et de suicides. Mais si la Terre doit disparaître, autant assister au cinquième acte, ce que fait le duo amoureux, enlacé. A l’amour, à la mort.



4h44 Dernier jour sur terre Bande-annonce par toutlecine ( Article original ici )