BD : Apocalypse



Apocalypse est le premier tome de la trilogie Malefic Time, des romans graphiques issus de la collaboration entre Luis et Romolus Royo, respectivement père et fils, illustrateur et écrivain. Le premier tome est paru en novembre chez Milady Graphics sous la forme d’un très beau livre relié au papier de qualité accompagné d’un support CD. Synopsis ?

En 2038, nous découvrons un Manhattan très post-apocalyptique. Le monde a sombré et la ville jadis prospère est devenue le territoire d’un affrontement entre les forces du bien et du mal. Alors que la population vit sous terre, dans la peur, s’élève Luz, une fragile jeune fille aux cheveux blancs et sa dangereuse épée Malefic.

Si le roman graphique en lui même est très récent, la base elle n’est pas nouvelle. Si vous êtes familiers de l’œuvre de Royo, la jeune fille aux cheveux blancs doit vous évoquer quelques souvenirs. En effet, tout ceci est issu de l’artbook Malefic qui date de 1994 et qui posait d’ores et déjà de nombreuses bases visuelles pour l’histoire.



Il ne sera donc pas rare d’avoir l’impression d’avoir déjà vu les illustrations si on a feuilleté Malefic et d’autres artbooks de l’auteur. Ne les ayant pas chez moi, je ne saurais vous dire si il y a réellement des illustrations en double ou si ce n’est qu’une impression. Dans tous les cas, on retrouve Royo au sommet de son art et ses peintures de Manhattan en version post-apo sont absolument impressionnantes.

On connait évidemment surtout l’espagnol pour sa capacité à faire de jolies demoiselles peu vêtues, mais c’est aussi un très bon peintre de décors urbans, d’entrepôts, de bibliothèques, etc.. Certaines illustrations m’ont même fait penser à Blame! pour cette froideur urbaine et ce coté ruine. Les paysages sont vraiment les parties qui m’ont le plus impressionnées, peut être car je ne connaissais pas cette facette de l’illustrateur.



L’histoire en réalité est le seul point réellement négatif que j’ai trouvé au livre. En effet, la narration est totalement chaotique, on alterne de narrateur sans être prévenu, on a des flash back,ou des flash forward mais là non plus on n’est pas prévenu. Du coup, la lecture relève plus de la gymnastique que d’autre chose. Sans compter que l’histoire est quand même assez fournie en clichés. Les histoires d’anges, d’épées magiques, ça fait très Old School, voire gotho-kitch. Alors certes, c’est une histoire qui a ses racines dans les années 90 avec tout ce que ça implique mais tout de même.

Apocalypse de Luis Royo et Romulo RoyoLe roman comprend aussi un certain nombres de bonus, dont un CD de bande-son et des idées du travail derrière. On peut notamment y découvrir la taille impressionnante des toiles qui figurent dans le bouquin, et ça c’est bluffant.

J’ai totalement accroché visuellement, mais je ne suis absolument pas rentrée dans l’histoire que j’ai trouvée trop simpliste et trop kitch en même temps. Ceci dit, c’est comme pour Victoria Frances, on achète ce genre de livres pour les images et l’histoire n’est guère qu’un prétexte. Si vous aimez l’univers de Royo ou que vous désirez faire un joli cadeau à quelqu’un qui aime, je ne peux que vous le conseiller. Ca reste cependant du Royo, de la donzelle en nuisette, et ca ne révolutionne pas son oeuvre, mais c’est plaisant.



source : ifisdead.net